Technique

L’Argile

L’argile est certainement le matériau le plus polyvalent et malléable pour la sculpture: utilisée depuis la nuit des temps, elle ne nécessite pas beaucoup de matériel, peut être travailler dans la masse, par retrait ou par ajout, ou dans une optique constructive, en partant de rien, en s’aidant ou non d’armatures comme guide. Une fois le façonnage effectué, la sculpture doit être évidée pour éviter les explosions à la cuisson, puis mise à sécher de façon homogène, et enfin cuite lentement dans un four à haute température, entre 980°C et 1100°C: c’est le biscuitage.  Après refroidissement, il est alors possible de la patiner, avec des pigments naturels et de la gomme laque en ce qui me concerne.

technique cuisson argile raku

Certaines argiles chamottées spéciales se prêtent à la cuisson primitive, directement au feu de bois: les pièces prennent alors une jolie teinte enfumée toute particulière. 

La cuisson Raku est une méthode japonaise du plus bel effet, réalisée avec des terres chamottées spéciales. Après une première cuisson classique, la sculpture est recouverte d’émail et cuite une seconde fois à environ 1000°C, dans un four à Raku où la montée en température se fait rapidement. La pièce est alors sortie du four incandescente pour subir un choc thermique qui va faire craqueler l’émail. La sculpture est ensuite rapidement couverte de matières inflammables naturelles, tels des copeaux de bois, dont on empêche l’entrée en combustion en limitant l’apport en oxygène dans une caisse: cela provoque une concentration de carbone qui va s’infiltrer dans les craquelures et les révéler par un noir intense caractéristique. La pièce est enfin nettoyée pour révéler l’heureux hasard obtenu.

Le Bois

sculpture sur boisCe matériau est plus exigent en outillage et en technique: couteaux, gouges, burins, tronçonneuse, meuleuse sont souvent nécessaires au formage. La découpe doit se faire en respectant le sens du grain du bois, de la fibre, pour ne pas que le bois se déchire. Et toute erreur faîte est potentiellement  permanente. En ce qui concerne les pièces de bois que j’utilise, elles sont bien souvent le fruit de rencontres forestières, et je me plais à poursuivre et mettre en valeur le lent travail débuté par la Nature.

Lorsque l’essence du bois le permet, j’utilise la technique du bois brûlé: Shou Sugi Ban, une méthode japonaise qui consiste à obtenir une couche noire de carbone sur la surface apparente du bois par brûlage au chalumeau. L’essence de bois choisie détermine l’aspect final du bois brulé; mieux vaut éviter les bois durs comme le noyer ou les bois exotiques qui sont très denses et qui carbonisent difficilement. La technique du bois brûlé permet d’éviter de poncer le bois: le brûlage de la surface du bois élimine les aspérités. Une fois la technique du shou sugi ban réalisée, je passe à l’étape du brossage, à la paille de fer, pour créer des effets et des contrastes, et obtenir la teinte souhaitée. Pour la finition, j’applique une cire chaude suivi d’un lustrage.

Le Bronze

Le bronze ne se sculpte pas, il se coule. La technique de base n’a pas changé à travers les siècles : après avoir modelé ou transformé un objet en cire, on le recouvre d’un mélange à base d’argile; on le fait cuire, ce qui fait fondre la cire, puis on y coule l’alliage de bronze. Il ne reste qu’à briser le moule perdu de terre cuite pour voir apparaître l’objet qu’il faut ensuite ciseler et patiner.